martedì 19 maggio 2015

45 km avec 30 kg sur le dos: je peux!

O Cádavo, le 19 Mai 2015

Hier j'ai démontré à moi même que je peux le faire.. 45 km en un jour, avec "The Monster" sur le dos..
J'ai quitté l'auberge avec l'intention de connaître mon état de forme. C'est pourquoi, quand après moins de 20 km le ciel couvert de nuages commence à verser de petites gouttes de pluie, j'étais un peu dégouté et m'étais presque fait à l'idée d'arrêter ma marche après 20km, à Lugo.
Mais en arrivant dans cette ancienne ville romaine, très jolie et pleine de restes d'un glorieux passé de présence du peuple romain (muraille, ponts, aqueducs..), l'impensable prend forme: le ciel s'ouvre et en l'espace de 5 minutes il n'y a plus un seul nuage !
Je prends donc juste le temps de poster cette lettre si importante pour moi et continue le chemin sous un soleil qui me pénètre et me réchauffe jusque dans les os en laissant derrière moi cette jolie ville, qui reste quand même une ville et m'intéresse donc moins que la Nature que j'ai la chance de traverser.
Le territoire est vallonné, et l'horizon n'est jamais loin. 
Je me rends compte en parlant avec un ancien du village de cette réalité locale.
Il me dit, en fait, que si je monte à cet endroit (il n'est pas sur mon chemin..) je peux avoir CARRÉMENT une vue jusqu'à 20 km!!
Je me rends donc compte de la forte différence entre l'approche d'un sommet, que l'on voit de loin et l'on voit s'approcher au fur et à mesure, et la situation actuelle, où à chaque fois une partie de toi s'attend à ce que derrière cette colline vienne l'objectif.. 
Et une fois passée la colline, il y en a une autre..puis une autre encore..
En fait, les 10 derniers kilomètres sont interminables et j'arrive à Castroverde, dans une autre auberge publique, à 20h, après 10 heures de marche et 45 km parcourus, avec les dernières forces qui me restent. 
Heureux d'être enfin arrivé à mon matelas si fortement mérité, je profite de la proximité d'autres pèlerins qui partagent avec moi cette auberge pour parler de nos pèlerinages. 
Dès mon arrêt la forte distance parcourue, les dimensions de mon sac et les quelques mots échangés sur ma destination me font gagner le respect de ces autres grands marcheurs qui, étonnés, en arrivent à me traiter de "campeón".

Assis à table, je déplie ma carte de Europe et leur montre l'itinéraire que je souhaite parcourir, mon gros sac/maison  sur le dos. Ils apprécient énormément mon projet et l'abandon total avec lequel je m'y dévoue, en donnant à ma vie le pli que je souhaite sans suivre les valeurs traditionnelles de la société où nous vivons.
Je me mets au lit, écris pendant plus d'une heure un post pour ce blog et quand je me rends compte que il n'était pas sauvegardé et que j'avais tout perdu, je remets ça au jour suivant et ferme les yeux..

Réveil de bon matin, il faut quitter l'auberge à 8h..je demande confirmation au concierge qui me répond, très espagnol :"Bueeeeno, 8h30...".Ça va mieux !
Je suis fatigué de la longue journée de hier et les pieds me font mal. Je ne pourrai pas beaucoup marcher aujourd'hui sans empirer la situation et la pluie qui commence à tomber lorsque je passe le village de O'Cádavo, à peine 8 km plus loin, où il y a la dernière auberge publique avant 30 km, je décide de prendre un après-midi de repos et de remettre tout ça à demain..

Je sais maintenant que bien que je sois capable de plus, le fait de devoir marcher tous les jours m'oblige à rester sur une moyenne de 30 km par jour.. Sans pour autant me concentrer sur la pure prestation sportive et en profitant de ce que les paysages, les pèlerins que je croise furtivement et ma propre tête qui tourne toujours plus vite ont à m'apprendre.

J'ai maintenant parcouru plus de 250km depuis le début de mon aventure.. il m'en reste encore tellement à parcourir mais je suis déjà fier de cet accomplissement, qui dépasse en poids et longueur tous mes précédents.

J'ai devant moi la partie de montagne du Camino, et je m'en réjouis, tout en tâchant d'y arriver en bonne forme.

J'ai hâte de pouvoir charger sur ce blog quelques unes des jolies photos que j'ai pris des paysages bucoliques que je traverse tout au long de mes journées.

En attendant, je souhaite à vous tous une vie saine qui puisse se dérouler de la façon dont vous le souhaitez..

Suivez vos rêves d'enfant, ce sont les plus vrais, les plus purs..

À bientôt, Buena Vida!!

Séb 

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