Libération !!

3ème jour de marche.

Je me réveille dans un étrange mélange de baume du tigre, bois d'eucalyptus et pieds fatigués.

La veille, dans la tente que j'avais installé dans une pente, à l'abri entre les arbres d'eucalyptus, j'avais fait une analyse de mon matériel et de son utilité réelle dans mon voyage..le poids de mon sac m'empêchait de profiter du parcours et j'ai vite compris que il aurait fallu faire un choix..j'ai découpé les pages qui me servaient d'un livret de survie et jeté le reste.. les chaussures d'appoint de fabrication chinoise qui commençaient à tomber en morceaux partent à la poubelle aussi, avec leurs 350g de souffrance inutile!

Le tri est donc fait.

Le premier arrêt du jour est donc au bureau de poste de Cee, pour me séparer de 2,1 kg de matériel qui prend la route de Barcelona, où Mariona le conservera pour moi jusqu'à mon passage.

Aussi mes provisions ont été revues.. Surtout celles en eau..

C'est un peu plus risqué mais le poids est réduit de précieuses centaines de grammes.

Je repars donc plus léger.. quel bonheur !

Mon sac, qui certes reste très lourd, est maintenant abordable suite à mon entrainement.. 

Le soleil cogne en Galicia, et sur ce tronçon de Camino il y a très peu d'eau.. L'étape commence avec une longue montée qui me laisse satisfait, car je me rends compte que maintenant je suis plus à l'aise avec le sac.. 

Je croise plusieurs pèlerins qui parcourent le Camino dans le sens traditionnel.. Avec quelques uns j'échange des "De où viens-tu ?", des "De où es-tu parti ?" et des "Jusqu'en Inde??!? Tu es fou!!" et chaque contact se conclût avec la formule pour souhaiter une bonne continuation ici sur le Camino: "Buen Camino!", qui me rend à l'instant la solitude que j'apprécie tellement..

Le chemin croise une Route Nationale, et quand je vois que le Camino prévoit de marcher le long de celle ci pendant un petit moment, je décide de créer mon propre itinéraire en empruntant des petits chemins de campagne.. 

Je m'aperçois vite que le choix n'est pas des meilleurs car de gros travaux sont en train de redessiner les routes de campagne que je voulais emprunter. 

Je suis perdu et j'ai très peu d'eau.

J'arrive enfin à retrouver le chemin et une auberge me semble un bon arrêt pour cette nuit, pour me reposer un peu ( la veille j'ai très mal dormi car je glissais sans arrêt vers le fond de ma tente vu la pente où je m'étais installé..), pour prendre une douche et laver mes affaires.

J'ai aussi pu échanger des histoires avec ces pèlerins que d'habitude je croise simplement.. Des italiens, un groupe de portugais, des français, une hongroise.. chacun à son histoire..les conversations sont agréables et le vin rouge local se laisse boire..

Je suis bien reposé et prêt pour un autre jour d'aventures!!