venerdì 22 maggio 2015

Quand l'étape la plus jolie risque de tourner au cauchemar..

Fonsagrada, le 20 Mai 2015

Encore une fois les émotions sont tout à fait contrastantes.

Je me lève au dernier moment.
Il faut quitter l'auberge à 8h, mais comme d'habitude je suis le dernier à franchir la porte, aux alentours de 8h30, dans l'espoir de profiter au maximum de la nuit de sommeil.

Près de la poubelle le nombre important de bouteilles de vin vides témoigne que l'ambiance de la veille était en plein style pèlerin: du vin, des histoires interéssantes, des rires et des conseils..
Des jeunes et des moins jeunes, des espagnols, un suisse, un brésilien, un allemand, des croates, un jeune de Hong Kong..tout le monde a partagé avec les autres compagnons de joie et souffrance ce qu'il avait à offrir et je me suis couché pleinement satisfait le sourire sur les lèvres (le réveil est autre chose..)
J'ai même eu un conseil important sur une variante très jolie que je prendrai dans deux jours environ.

Je prends comme d'habitude la direction opposée à celle de ce groupe si varié mais avec tellement de choses en commun et j'avance dans un brouillard léger mais frais. 
Ça monte tout de suite, histoire de bien commencer.
Les passages entre les arbres sont très jolis..sombres, intimes.. et le parfum des pins est intense.
Seul le bruit de mes bâtons qui se plantent dans la terre humide, en cognant parfois contre une pierre, brise le silence du bois qui se réveille doucement..


J'allume et éteins mon gps à chaque croisement, car les indications sur le chemin ne sont que pour aller à Santiago, et non dans la direction opposée comme j'en aurais besoin.. Juste la nuit précédente, j'ai fortement déconseillé à une amie croate, qui voulait faire le parcours en sens inverse une fois arrivée à Santiago, de le faire..justement car elle n'avait pas de gps..et un grand nombre de ceux qui s'aventurent sur le chemin du retour se perdent continuellement..c'est pour ça que les gérants d'auberge, les premiers à entendre ces récits de mésaventures, me regardent avec un mélange de respect et de compassion quand je leur annonce de nager contre-courant.

Je suis aux anges quand je me rends compte que enfin le chemin prend de plus en plus l'aspect de chemins de montagne.. 
Des petits chemins où l'on peut à peine mettre deux chaussures l'une à côté de l'autre, qui montent et descendent, des pierres qui rendent le chemin instable et surtout mon altimètre qui affiche pour la première fois une valeur à quatre chiffres..
C'est le bonheur! 


Malgré le mauvais temps, qui ne fait qu'empirer et m'oblige à me glisser dans mes vêtements imperméables, je suis joyeux et profite pleinement de ce changement de cadre.
J'arrive donc à un autre croisement.. c'est par où? J'allume le gps.. l'écran est figé sur le logo du producteur et le dispositif ne répond plus.
Ça me l'avait déjà fait une fois, et en enlevant les batteries, puis en les remettant, ça devrait marcher..toujours rien..
Calme-toi, ressaye..
Toujours rien..même après dix fois..
Je retiens la panique mais la frustration monte en moi..
Comment vais-je donc faire?
La pluie tombe maintenant assez intensément..
Je tente le tout pour tout et branche le gps à la batterie extérieure et j'oublie les deux dans mon sac.
En attendant je me concentre sur la recherche du chemin et grâce aux pèlerins qui viennent dans le sens inverse je reconstruis petit à petit le parcours.. 
J'avance, très stressé, jusqu'à un bar, où j'espère utiliser le wi-fi pour régler mon problème.
En sortant le dispositif de localisation duquel je suis malheureusement si dépendant, SURPRISE! Il fonctionne !
Pour l'instant je suis sauvé.. jusqu'à la prochaine grève de mon matériel technologique..
Le reste du jour sera très agréable, mouillé par la pluie qui continue de tomber et les paysages seront de plus en plus similaires à ceux qui tant me font rêver.







L'agréable compagnie dans l'auberge de Fonsagrada termine cette intense journée.. Demain m'attend une étape physique, la dernière en Galicia..

Buenas noches..

Séb 

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