martedì 30 giugno 2015

Ça envoie du lourd !!

Auritz/Burguete, le 30 Juin 2015

Après les deux premiers jours de souffrance, un peu de satisfaction.. Ce n'est pas que la souffrance disparaisse, mais la satisfaction commence à se creuser sa place..j'ai quitté Elizondo le sac plein de provisions..
La montée est dure, et la descente ne l'est pas moins..mais une fois rejoint le dernier point d'eau avant longtemps, tout reprend sa place. Je me repose un peu, fais le plein d'eau et repars..mais pas le long du GR11..
Je décide de monter en haut de la montagne qui est juste derrière.. En me frayant le chemin entre des grosses fougères et des rochers, le tout sur une pente très prononcée.. Et là, je me rends compte que le sac ne pèse plus ! Je me sens léger, guidé par l'euphorie de monter à ce sommet..
La vue en haut est à elle seule la meilleure récompense.. Les vautours tournent en rond autour de moi..ils me remercient d'être venu leur rendre visite..enfin, les montagnes prennent de l'altitude..
Je continue d'en baver, mais au moins je sais pourquoi !
Je chargerai des vidéos et des photos quand j'aurai un ordi..
Je continue l'étape.. Je marche le long de crêtes gardées par des gargouilles plumés..le soleil ne concède aucune trêve..
Au loin je vois deux randonneurs avec un petit truc..
Mais attends!!! C'est un gamin !! Je les ai vite rejoints, et je fais leur connaissance : un couple américain avec leur fils de 9 ans! Et il a son sac à dos, tout comme il le faut !
Je suis impressionné et je leur dis.. J'adore l'idée, et si jamais je devais avoir un enfant j'en ferais de même.. Ils sont très sympas, on parle un peu (j'ai rarement l'occasion de parler avec quelqu'un..) et on se salue..chacun ira camper où bon lui semble.. Moi je choisirai deux arbres dans une forêt et je tendrai mon hamac entre eux..


Je m'installe, prépare tout et me couche dans le hamac, dans la tentative de me cacher du nombre fou de moustiques.. Mais rien à voir avec les taons qui m'ont piqué toute la journée, en me laissant charcuté..


Pendant la nuit un bruit me réveille..ça bouge tout près de mon hamac.. Je sors la tête et je vois un blaireau, qui s'approche furtif à mon sac et à la nourriture qu'il contient.. Que faire ? 
Il est vraiment adorable mais je ne peux pas le laisser casser mon sac..j'allume donc ma frontale avec sa lumière rouge, dans le hamac..le pauvre, la trouille qu'il a du avoir ! Il est parti en courant.. Juste quelques bruits de loin, mais j'ai pu continuer à dormir..
Le matin suivant je fais mon sac, prends la route et après plus d'une demi-heure, 2,5km parcourus avec 200m de montée je vois un petit bout d'emballage de gâteau.. Pas de soucis, comme d'habitude je ramasse et mets dans ma poubelle..Mais où est ma poubelle ??? 
M***e!!
Je l'ai oubliée accrochée à un arbre à mon campement !
Que faire ? Pas trop le choix.. Je redescends.. Début de journée avec Bonus de plus d'une heure de marche..
Ensuite je décide de grimper une autre montagne non prévue dans mon parcours et me réjouis de mon choix, malgré le vent fou en haut.. 
J'arriverai, petit à petit, à la fin de mon étape..


Un bain dans une rivière solutionne mon problème de manque de douche..
Ensuite j'arrive à Burguete. Tout est fermé.. Bon, je dois trouver de la nourriture et sortir du bled pour trouver où camper.. Le seul supermarché est à l'autre bout du village..j'arrive en face..il est fermé ! Mais juste à ce moment le propriétaire sort. Je lui demande si il est fermé, il me répond que oui mais que je peux entrer ! Autre problème solutionné.. Ensuite cet homme très sympa me dit que je ne devrais pas marcher avec cette chaleur, et m'indique un endroit où camper en ville où on ne devrait pas me déranger.. Et c'est près d'un point d'eau ! Ce qui veut dire que j'aurai toute l'eau que je veux jusqu'à demain matin, et je pourrai repartir pour la journée les gourdes pleines !! Autre problème solutionné !! Comme c'est beau ces enchaînements !
Je recroise dans le bar où je suis installé pour écrire mon blog un groupe de quatre femmes qui parcourent les 8 premières étapes du GR11..elles me racontent le mal qu'elles ont eu à trouver de la nourriture pour le jour suivant..
J'ai eu de la chance cette fois.. Je vais donc ouvrir ma tente en espérant ne pas être dérangé.. Et demain est un nouveau jour, mais au moins il commencera avec le plein de nourriture et d'eau, ce qui n'est pas mal!

Un bisou affectueux à vous tous !!

Séb


lunedì 29 giugno 2015

Un début difficile..

Elizondo, le 29 Juin 2015

Je suis assis dans la terrasse d'un bar avec un jeune anglais, Joe, qui est aussi en train de faire le GR 11, même si il a changé d'idée et il continuera vers le Camino de Santiago, qui passe aussi par ici.
On parle des mécanismes qui se déclenchent quand tu es seul pendant longtemps dans la Nature, et du travail sur soi-même qui se rend possible.


Les deux derniers jours ont été durs.
Dès le départ, étape de 30 km et fort dénivelé.


Après être sorti d' Irún je perds d'une façon très stupide les papiers sur lesquels j'avais pris les notes pour tout le GR11..deux jours entiers de travail à Pamplona.
Je suis dégouté.
En plus, l'endroit sur lequel je comptais pour remplir ma gourde, un resto près d'un barrage, était dans sa semaine de fermeture,qui commençait juste le jour de mon passage. Ce qui me laissait assoiffé et dégouté.
Le bruit d'un petit ruisseau me fait tourner la tête et je décide que les conditions sont bonnes pour y puiser de l'eau.. Problème partiellement résolu..
Maintenant je vais avoir besoin d'une connexion wifi pour refaire mes recherches et reprendre les notes avec les sources, les refuges, les variations du parcours..
Mais ce ne sera pas à Bera, la fin de mon étape.. Les logements y sont très chers.. Je fais donc des provisions, continue le long du GR11 et campe tout en haut de Bera.


La vue est sublime, ça valait le coup..
J'assiste à un merveilleux coucher de soleil et je me mets au lit..
Le réveil à 5h30 se fera dans un dense brouillard.. Une fois rangées mes affaires, je reprends la route, à travers des forêts très particulières par ce brouillard.. Je me trouve nez à nez avec un blaireau sauvage avec son petit..ils sont magnifiques ! Quelle chance !
Le reste de l'étape sera en colline, montant et descendant.. Le soleil cogne très fort et l'eau est difficile à trouver.. J'avance difficilement et me demande comment ça se fait que j'en bave autant aujourd'hui..
J'arrive, crevé, à Elizondo, où mon camarade anglais me confirme en avoir bavé autant, voir plus..ça me rassure un peu..je peux alors faire mon boulot de recherche et reprendre des forces..

Aujourd'hui, après avoir fait des provisions, je pars pour deux jours au moins dans la nature, sans voir personne.. Une pensée va à ceux qui me sont chers..

À bientôt, quand j'aurai un accès internet et un peu plus de temps pour écrire..

Séb 

venerdì 26 giugno 2015

C'est reparti !!

Cabo Higer, Hondarribia, le 26 Juin 2015
 
Par où commencer?

Deux semaines très intenses se sont écoulées depuis que ma tendinite a surgi.
Pendant cette période d'arrêt forcé, j'ai soigné le corps et le coeur et maintenant je suis prêt à reprendre la route.
Certes, c'est très compliqué de laisser derrière soi les personnes auxquelles on tient le plus, mais pour l'instant ma place est à la montagne..mon devoir est de parcourir des chemins plus ou moins battus en restant à l'écoute de ce que les lieux magnifiques que je traverse peuvent m'apprendre..


Une deuxième révision de mon sac l'a allégé de quelques ultérieurs kilos, et une petite partie de mon matériel (à savoir mes chaussons d'escalade et mon hamac) reste en l'attente de savoir si elle pourra continuer à me fournir son utilité ou si elle terminera son voyage dans un bureau de poste, expédiée à Barcelona pour faute de poids excessif.


J'espère donc pouvoir rester en dessous des 25 kilos, nourriture et eau comprises, sauf dans les cas où je devrai faire plus de provisions à cause de périodes prolongées sans moyen de trouver de la nourriture ou de l'eau.

Le test que a subi ma jambe convalescente consistait en trois magnifiques journées dans les Picos de Europa, où je suis retourné pour en visiter la partie qui me manquait à voir. 
Les excursions de haut niveau physique et de haute difficulté technique que j'y ai entreprises m'ont confirmé l'aptitude de mon corps à continuer le chemin.
Je suis donc resté jusqu'au dernier soir dans le doute existentiel: continuer le Camino del Norte jusqu'à Irún, avec les 12 étapes qui m'auraient servies à compléter les 270 km de Camino, en conservant ainsi l'esprit initial de mon voyage de parcourir l'intégralité du parcours à pied, ou m'avancer mécaniquement jusqu'à Irún et commencer directement la traversée des Pyrénées par le GR 11.
Les jours passés dans les Picos de Europa, en parcourant des petits chemins non balisés, m'ont confirmé que là où je me sens réellement bien c'est la montagne, et malgré l'intérêt du Camino del Norte, les endroits qu'il traversait m'intéressent relativement moins. J'ai donc fait en un jour Picos de Europa - Pamplona en voiture et ensuite Pamplona - Irún en autocar (j'aurais oublié mes bottes sur le car, perdu dans l'agitation de mes pensées, si une jeune femme ne m'avait pas prévenu avant que le bus ne reparte..).
J'ai complété le trajet en marchant 2h pour rejoindre le camping depuis lequel part la traversée des Pyrénées.
Installés la tente et le hamac je me prépare à un jour de repos, histoire de reprendre les forces et surtout de digérer la solitude retrouvée, avant de entreprendre la traversée.


Un bain dans l' océan symbolisera le début de l'aventure..qui se finalisera symboliquement par un bain dans la Méditerranée.



J'ai beaucoup d'agitation, que j'espère que le chemin dissipera, et hâte de voir ce que ça va donner ! Cette fois en moyenne - haute montagne !!
Demain, de bon matin, je prendrai la route, pas après pas..

C'est reparti !

Séb 

domenica 14 giugno 2015

Pamplona

Pamplona, le 14 Juin 2015

Le matin suivant mon arrivée à l'auberge de pèlerins de Padre Ernesto, tout a pris une tournure inattendue, et l'enchaînement des événements a été très rapide.

Tout d'abord, je me réveille dans mon lit qui frôle le plafond..en enlevant le bandage qui m'avait servi pour le cataplasme à l'arnica, je me rends compte combien est enflée la dernière partie de ma jambe gauche, jusqu'au pied.
Je crois que je vais devoir faire une pause d'un jour, voir deux si ça ne s'améliore pas vite.
J'en parle avec Padre Ernesto, car les auberges de pèlerins ne sont pas des hôtels, on ne peut pas y passer plus d'une nuit, et aux premières lumières de la journée il faut l'abandonner pour se mettre en chemin vers la suivante.
Sa disponibilité me rassure, je peux rester tant que j'en aurai besoin..je prends donc mon petit déjeuner..un jeune de mon âge s'approche..il s'appelle Matthew, il est australien..
Il me remercie d'avoir traduit, la veille, le discours de Padre Ernesto aux pèlerins, de l'espagnol au français en aidant aussi mon camarade mexicain à la traduction à l'anglais.
Il me demande pour ma jambe, comme tout le monde ce matin, car à l'occasion de la traduction tout le monde avait noté mon bandage.
La seule différence est que Matthew est physiothérapeute et après avoir regardé ma jambe et analysé la situation il me met au courant de la possibilité que ce qui m'arrive ne soit pas simplement une tendinite, mais pourrait être une fracture de fatigue du tibia.
Cette pathologie est une fente dans l'os qui peut être causée par un effort intense et surtout sur des terrains très durs, qui donc répercutent des chocs continus dus à l'impact du pied avec le terrain, aux os. En ce cas, la seule solution serait le repos, mais beaucoup plus long que dans le cas d'une tendinite..

Tout commence à tourner très vite dedans moi..j'ai peur pour mon voyage, peur de devoir abandonner.
Je participe aux activités de l'entretien de l'auberge, arrose les plantes..mais la préoccupation monte en moi.
Je pourrais attendre quelques jours avant de pouvoir comprendre si c'est une tendinite ou une fracture de stress, mais je suis tellement préoccupé de perdre ce projet auquel je tiens tellement, que je ne tiens pas en place.
Je décide donc de rejoindre Bilbao, la grande ville la plus proche, pour m'y faire visiter à l'hôpital et en avoir le coeur net.
C'est alors le moment de prendre un train.
Tout l'après-midi est nécessaire afin que je puisse rejoindre Bilbao, et au moment de m'installer dans l'auberge de pèlerins je me rends compte que il est trop tard pour que j'aille à l'hôpital et sois de retour avant 22h, l'heure de fermeture des auberges de pèlerins. Ce sera donc pour le matin suivant.

Le soir, lors de mon repas frugal à base de nourriture en poudre, je fais une rencontre très intense: Michel, un français, qui est sur le Camino et a une approche à la spiritualité très similaire à la mienne.
Tout de suite il me donne des clés de lecture de ce qui est en train de m'arriver, totalement en contraste avec les avis de tous les autres pèlerins, qui rabaissent mon moral en me disant que c'est évidemment une fracture et que je vais devoir abandonner la route.
Non, Michel croit que ce qui arrive à mon corps est dû au fait que, avant de continuer mon voyage, il faut que je règle une question. Rien n'arrive par hasard.
Une conversation très intéressante commence, il me fera beaucoup réfléchir..
Au matin suivant, il n'était plus là, parti avant moi sur son chemin, j'aurais bien aimé pouvoir garder le contact avec, mais sans doute il devait en être ainsi.
Je descends de la colline sur laquelle est située l'auberge de pèlerins à l'aide d'un bus, en direction du service d'urgences de l´Hôpital Basurto de Bilbao.
Le service est plein de monde mais avec une grande surprise, je suis vite appelé et je passe des radios.
L'attente des résultats s'effectue dans un climat plutôt tendu, je me demande ce qu'il en sera de moi..
Enfin, Ils m'appellent..je rentre dans la salle de visite, et un docteur très gentil et professionnel me donne la meilleure nouvelle que j'ai reçue depuis longtemps:c'est une tendinite, même si plutôt forte!!!

J'ai échappé à une situation fortement désagréable!!

Maintenant tout me semble plus simple..maintenant le pire est évité je peux me concentrer sur les soins. Et, surtout, sur la raison pour laquelle je crois avoir développé cette pathologie.
Je me rends donc dans le seul endroit dans le coin où je sais que je pourrai me reposer quelques jours: Pamplona.

Pamplona est une ville très près des montagnes, le Camino Francés y passe. Mais c'est aussi le lieu de résidence de une personne très importante pour moi, avec laquelle plein de choses restaient à régler, et qui hante mes pensées, surtout depuis le début de ce voyage.

Je suis donc ici, en arrêt provisoire, pour essayer de soigner les blessures du coeur et celles de la jambe en même temps.
Les deuxièmes seront sans doutes plus faciles à soigner.
Le but est de pouvoir reprendre la route dans environ une semaine, avec le coeur un peu plus léger et le corps en forme.
Je ne sais toujours pas si reprendre le Camino del Norte depuis l'endroit où je l'ai abandonné il y a quelques jours et le terminer à Irún, même si le parcours ne me fascine pas, ou me rendre directement à Irún et commencer en cette ville le GR11, la traversée des Pyrénées Espagnoles qui est mon prochain projet et m'intéresse décidément plus.

Cela dépendra aussi de l'évolution d'une proposition qu'on m'a faite.
Un copain s'est en fait proposé de parcourir le GR11 avec moi, et j'attends donc de savoir si il trouvera une façon de se libérer pour le mois, qui sera nécessaire pour rejoindre la côte de la Mer Méditerranée en partant de la côte Atlantique, en passant par toutes les vallées que les Pyrénées forment en Espagne.


Mais pour l'instant, c'est le repos..

lunedì 8 giugno 2015

Camino del Norte

Güemes, le 8 Juin 2015

Juste une photo.


J'ai parcouru 90 km du Camino del Norte, depuis mon début à Unquera, et voilà le résultat : une tendinite bien méchante.

J'ai marché sans aucun problème dans tous les contextes, sur tous les terrains, mais le début de ce chemin m'a un peu déçu, car même si de temps en temps il passe par de jolis coins, il évolue dans sa quasi totalité sur des routes goudronnées.
Le résultat est peu édifiant pour le moral et fortement endommageant pour le physique.

J'ai passé Santander, une jolie ville mais toujours une ville.

La baie est jolie, mais sincèrement je ne suis pas si touché.

J'ai réussi à rejoindre cette auberge, qui est une des plus jolies et connues de tout le chemin car elle est tenue par Don Ernesto, une figure emblématique du Camino. L'auberge est magnifique, le traitement nikel et le contexte très intéressant. J'y fais plusieurs rencontres interessantes et un kinésithérapeute me soigne bénévolement la jambe atteinte par l'inflammation.
Je suis maintenant dans l'attente de voir si mon bandage à la teinture d'arnica va faire baisser l'inflammation et me laisser avancer.
Mais les pèlerins qui ont déjà parcouru la partie qui me reste à parcourir m'ont dévoilé sa nature principalement "routière" et je me demande quoi faire, si continuer jusqu'à Irún, histoire de compléter le chemin mais sans vraiment en apprécier le parcours, où m'avancer vers d'autres chemins, plus interessants, mais abandonner le Camino et mon projet de ne pas m'avancer mécaniquement (dans les limites du possible ).

J'aimerais bien savoir ce que vous en pensez, si vous voudrez le partager avec moi..

Séb




 Camino del Norte


Güemes, 8 Giugno 2015

Una sola foto

 

Ho percorso solo 90 km del Camino del Norte, iniziato a Unquera, ed ecco il risultato : una bruttissima tendinite.

Ho camminato senza alcun problema in ogni contesto, su ogni terreno, ma l'inizio di questo cammino mi ha un po' deluso, perché pure se ogni tanto passa attraverso bei posticini, si svolge quasi sempre su strade asfaltate.

Il risultato è poco edificante per il morale e parecchio dannoso per il fisico.

Sono passato a Santander, bella cittadina, ma sempre una città.
La baia è carina ma sinceramente non mi ha colpito più di tanto.

Sono riuscito ad arrivare a questa locanda che è una delle più belle e più famose del Camino del Norte perché gestita da Don Ernesto, una figura emblematica del Camino.
La locanda è magnifica, ti trattano bene  ed il contesto molto interessante.
Vi ho fatto vari incontri interessanti ed un fisioterapista cura gratuitamente la mia gamba in preda all'infiammazione.

Ora sono nell'attesa di vedere se il bendaggio alla tintura di arnica abbasserà l'infiammazione e permettermi di proseguire.

Però i pelegrini che han già percorso la tratta che mi rimane da percorrere mi han svelato la sua natura principalmente "stradale" e mi chiedo cosa fare. Se proseguire fino a Irún, tanto per completare il camino, senza tuttavia apprezzarne il percorso, oppure andare avanti su altri cammini, più interessanti ma abbandonare il Camino ed il mio progetto di non usare la mecanica (nei limiti del possibile).

Mi piacerebbe sapere cosa ne pensate, se vorreste condividerlo con me..

Séb

L'apprentissage de l'élasticité contre les extrêmes

Güemes, le 08 Juin 2015

Lorsque j'étais encore dans mon auberge dans le parc des Picos de Europa, j'ai eu une leçon d'élasticité..

J'ai très agréablement discuté pendant toute la soirée avec un gars italien à peine plus âgé que moi. Il s'appelle Ugo. Il est biologiste de formation mais maintenant se dédie surtout à la photographie et à la production de documentaires sur la Nature. Comme moi il aime la montagne et en caresser les flancs avec les pieds, en parcourant les chemins qui la sillonnent.
On avait donc plein d'histoires à partager.


Ensuite il reçoit un coup de fil de travail, j'en profite pour aller étendre mon linge (je n'ai pas le choix, même si dehors il y a l'orage..).
J'essaye depuis le matin de trouver une solution pour rejoindre le Camino del Norte à Unquera, mais la tempête prévue pour le jour suivant me rendait impossible l'idée de sortir du parc en marchant. Et une fois en bas, j'aurais dû parcourir des routes nationales sans intérêt pendant deux jours, avant de retourner sur le Camino.
C'est la que mon compagnon et compatriote sort et me raconte le contenu de sa conversation téléphonique : il aurait dû se rendre, le matin suivant, à un rendez-vous de travail à Unquera ! Avec sa voiture..
Je lui explique ma situation et il se propose tout de suite, très disponible, de m'accompagner.

J'ai, là, un fort doute et je lui demande si je peux lui donner ma réponse le matin suivant.

Je suis très extrémiste, qui me connaît sait que j'ai beaucoup de mal à faire des concessions, surtout à moi-même.
Je suis têtu, et mon idée de ne voyager que avec mes pieds me rend difficile d'accepter la proposition de mon gentil camarade.
J'en arrive à consulter mes proches, et grâce à leur appui et leur vision extérieure je finis par accepter.
Après tout, comme le dit mon pote Vittorio, je ne suis pas en train de faire une pénitence !

Me voilà donc à Unquera, à nouveau sur le Camino del Norte que j'avais simplement effleuré à Villaviciosa. Il pleut, mais je suis de bonne humeur..et le premier supermarché est pour moi le retour à une alimentation plus soignée.
Je suis prêt à affronter le Camino del Norte !

venerdì 5 giugno 2015

Picos de Europa

Comme d'habitude, je profite de l'accès à un ordinateur pour charger sur le blog toutes les photos que j'ai prises avec mon appareil photo depuis la dernière connexion.

Tinéo - Oviedo

















Oviedo








Après avoir quitté Oviedo, j'ai du faire le chemin entre Oviedo, sur le Camino Primitivo, et Villaviciosa, sur le Camino del Norte, sans signalisation et sans tracé sur mon GPS.
Cela a signifié quelques détours, et surtout plein de routes goudronnées, qui en l'absence de chemins alternatifs, restent la meilleure solution pour aller d'un point à un autre.




Voilà pourquoi le trajet jusqu'à Villaviciosa n'a pas grand chose d'intéressant si ce n'est que lorsque j'étais en train de rejoindre Villaviciosa je m'arrête dans un bar pour une petite pause et pour manger un bout de tortilla, qui devait avoir au moins deux jours..
Mais à part ça, une rapide discussion avec les personnes qui fréquentaient le bar et la gérante, j'apprends que c'est mieux de m'arrêter au lieu de continuer à Sebrayo, où je comptais aller.
Une fois que je leur dis que mon intention était de rejoindre le Parc Naturel des Picos de Europa depuis Colunga, ils m'apprennent une chose très importante: à Villaviciosa passe le Camín a Covadonga, chemin qui relie Gijón à Covadonga, monastère très important et lieu de pèlerinage, mais aussi porte d'entrée des Picos de Europa.
Je remercie beaucoup de l'info et décide donc de passer la nuit à Villaviciosa, pour pouvoir emprunter le chemin le jour d'après.

Les heures que j'ai à disposition à Villaviciosa sont utilisées pour une promenade dans la ville, une rapide exploration de la Ria (un marais, mais qui suite à la marée très basse ne ressemblait qu' à une petite riviére) et surtout pour télécharger toutes les cartes de ce parcours sur mon petit iPod.





Je pars à une heure raisonnable sous une fine pluie, duement couvert, et me réjouis du passage du chemin dans une forêt.



J'avance d'un pas très rapide et prends mon rythme.
La pluie et les écouteurs qui propagent dans mon crâne une succession de Placebo, Crippled Black Phoenix et Radiohead m'aident à garder cette cadence.
Le chemin est bien loin d'être fréquenté comme ceux de Compostela, et il n'est donc pas aussi entretenu.
J'adore ça!
Les passages entre la végétation, qui m'obligent à me plier pour que mon fidéle "Monster" et moi puissions passer..l'herbe haute qui, pleine de pluie, contribue à remplir encore plus d'eau mes chaussures..



Je rejoins enfin Anayo, où dans le seul bar je demande des conseils sur l'itinéraire.
J'y rencontrerai les personnes moins serviables que j'ai rencontrées depuis le début de ce voyage, qui me répondent par mono-syllabes chargés d'un air de superiorité, sans doute du au fait que j'avais demandé un thé alors qu'il étaient tous en train de boire du vin.
Il était 11h du matin.
Un client me dit que je trouverai une auberge dans un village à une quinzaine de km de là, ce qui m'aurait fait une étape de 35 km. C'est beaucoup, mais ça va.
C'est en rejoignant le village que l'on m'informe que l'auberge est fermée depuis des années, et la seule solution est de rejoindre Cangas de Onis, encore 11 km plus loin, toujours sous la pluie. Mes pieds mouillés (mes chaussures sont très bonnes mais elles ont quand même une limite d'imperméabilité) me rappellent que j'aurai vite un problème si je ne les laisse pas sécher et je continue à marcher dessus.
Le moral baisse et dans la tête je remercie ce gentleman qui a parlé lorsque il ne savait rien (les autres clients du bar avaient dit que l'auberge était fermée et lui semblait sûr du contraire..).
Mais quelques km plus tard, enfin un bar! Au moins je pourrai manger un bout! Et c'est en demandant pour une auberge que le propriétaire me dit que il a une auberge, bien que elle n'ait toujours pas l'approbation de la municipalité.
Sans hésitation je m'installe et passe une très agréable soirée avec le couple de propriétaires, des jeunes de Madrid, de mon âge, qui se sont installés à la campagne avec pour but de changer de vie.
Le leur est un beau projet, et la météo, qui en fin d'après-midi s'améliore, me laisse contempler le cadre très joli dans lequel ils sont installés.
Il y a aussi plein d'animaux dans le jardin et l'ambiance est très conviviale..de quoi passer un bon moment,quoi!



Le jour d'après je vais en direction du Parc.
La dernière ville avant de rentrer dans le Parc est Cangas de Onis, une petite ville très touristique où je prends des informations sur le Parc et surtout je m'informe sur les chemins et la météo des jours suivants.



Sur le chemin que je décide de prendre, le GR 202, ou Camino de la Reconquista (Covadonga est le lieu depuis lequel est partie la Reconquista Espagnole contre les envahisseurs), il y a deux refuges. Je décide de les appeler, pour être sûr. Manque de bol, les deux sont fermés. L'un n'ouvre que pendant les week-ends et l'autre aurait dû être ouvert depuis le 1er Juin mais un problème de changement de gestion en retardait l'ouverture de une semaine.
Tant pis, j'ai ma tente, et même si le camping sauvage est interdit, entre le fait que je n'ai pas le choix et le fait que ma discrétion rend difficile qu'on me localise (le bivouac se fait en posant la tente une fois le soleil couché et en la levant avant que ce dernier ne se lève..), je m'arrangerai. Mais je ne peux pas attendre, car si la météo est encore bonne pour le jour même et le suivant, ce ne sera pas autant pour les deux jours après, où un fort orage est prévu.
Il reste donc une opération à faire dans la ville avant de partir en direction de Covadonga et du Parc: les provisions.
J'essaye de gérer au mieux le poids et la possibilité de les préparer sans avoir besoin d'eau, car je ne sais pas si j'aurai accès à l'eau, et je ne veux pas trop me charger.
Le sac est quand même beaucoup plus lourd que d'habitude,avec trois jours de provisions, mais au moins je me sens tranquille car je ne crains pas de rester sans nourriture.
Je peux maintenant m'approcher de Covadonga et de l'entrée du Parc..




Le GR 202 commence tout de suite après la cathédrale et la grotte, lieux de pèlerinage de très nombreux pèlerins (en voiture ou en car, pas à pied!) et je l'entame donc avec déjà une vingtaine de km parcourus avec mon sac encore plus lourd.
Ça monte dans un très joli bois, et le chemin est composé de grosses pierres et de boue.
C'est raide et je me réjouis de sentir mes muscles tirer sous le poids de mon corps et de l'annexe, qui fait toujours plus partie de mon corps.
Une fois la montée dans la forêt terminée, le spectacle est ravissant: une plaine très jolie où passe une rivière.
C'est le territoire des bergers, je ne croiserai que trois randonneurs dans les deux jours qui suivent.


 Ça remonte, cette fois sous le soleil..
Les quelques kilos de plus de mon sac se sentent, mais je peux continuer, malgré l'effort consistant de chaque partie de mon corps qui donne sa contribution à cette ascension..






Les vaches sont partout..




Petite pause pour reprendre du souffle et faire reposer le dos et les épaules, mais surtout pour contempler une vue magnifique..



Et c'est reparti..



J'ai passé une source. Ma gourde était presque vide et j'ai été fortement tenté de la remplir, mais la présence d'un troupeau très nombreux de vaches tout autour m'a dissuadé de me servir.
Un berger, un peu plus loin, me confirmera l'état de potabilité de cette eau mais sur le coup je n'avais pas confiance.
Malgré tout, je trouve une autre source, et cette fois elle est sans doute potable.
Je me sers et me réjouis d'avoir assez d'eau pour boire, cuisiner un plat lyophilisé et pour commencer le début du jour successif.


J'adore cet aspect de la vie dans la Nature..le retour à la simplicité, où le luxe est absent et la réussite d'une journée dépend de la découverte d'une source d'eau potable. 
Ou encore le plaisir que l'on peut ressentir lorsque, après 200m de descente dans une direction que l'on a suivi par instinct, on aperçoit au loin de petits traits, un rouge et un blanc, sur une pierre ou un arbre, nous rappelant que on n'est toujours pas perdus..

Enfin, l'horizon s'ouvre et apparait la magnifique Vega de Comeya.


C'est beau à couper le souffle.
Une vallée dont les seul habitants sont de très nombreuses vaches et quelques chevaux, qui s'ouvre majestueuse devant moi.
L'heure tardive et la beauté du lieu me confirment que ici est le lieu où je passerai la nuit.

Le soleil couché, les cloches des vaches résonnent toujours autour du campement que j'ai établi, et parfois la cloche sonne tellement près que je me demande si elles ne vont pas écraser la tente.
Je sors à deux reprises et me retrouve face-à-face avec un petit groupe de ruminants un peu plus curieux que les autres, qui fixent ce truc bizarre duquel sort un homme..
Elles sont très marrantes!!
Bonne nuit, les vaches!

Au matin suivant, comme prévu, un dense brouillard recouvre la vallée, et j'ai deux choix: attendre qu'il se lève ou bien continuer en faisant confiance à mon sens de l'orientation, au GPS sans trace qui n'est donc que une boussole, et dans mon esprit d'observation qui me fera repérer le balisage dans cette faible visibilité.
J'ai clairement choisi la deuxième, et ensuite je me rendrai compte d'avoir très bien fait, car le brouillard ne se lèvera pas de la journée..





Le brouillard exécute un magistral strip-tease au fur et à mesure que je monte, en dévoilant par ci et par là les formes sublimes des rochers, des sommets qui sont tout autour de moi.
La visibilité s'améliore et je crois en avoir fini avec ça, mais c'est trop tôt: autre passage dans le brouillard, et cette fois pas moyen de trouver le balisage.
Je connais la direction à suivre, et à la boussole j'avance en remontant la pente sans suivre aucun chemin, en me créant mon propre chemin entre les vaches et les chèvres, impatient de apercevoir à nouveau les fameux traits qui me confirmeront d'être sur le bon chemin.
Tout ça, quand tu es seul dans un parc naturel, est d'une intensité émotionnelle bouleversante..la succession de décisions que l'on est portés à prendre, sans jamais pouvoir demander l'avis à quelqu'un est à la fois très stressant et fortement motivant: c'est ou moi ou moi!!
Ou je me sors du pétrin tout seul, ou je reste ici à attendre que la soif et la faim me convainquent d'appuyer le bouton d'appel d'émergence de mon boitier GPS qui guidera les secours jusqu'à moi.


Les paysages sont infiniment beaux, et la décharge émotionnelle continue, au fur et à mesure que j'avance et trouve mon chemin..



C'est en haut des pentes qu'il est plus facile de trouver les chemins, et la montée est compliquée, avec mon très gros sac, sans pouvoir compter sur un chemin tracé.
Je suis alors une chèvre obèse qui profite de chaque rocher pour lancer le pas qui me fera avancer un peu plus vers le sommet..


L'altitude indiquée sur mon altimètre augmente, et le brouillard diminue.
Les vaches continuent d'être présentes en forte quantité.
C'est si beau, mais je n'ai toujours pas trouvé d'eau et il me restent environ 4 gorgées d'eau.



Malgré ça, je prends le temps de me reposer une fois rejoint le Col de Odón, et de contempler la mer de nuages à travers laquelle j'ai nagé jusqu'à présent..Je fête ça avec une gorgée d'eau..


Devant moi, un nouveau monde, avec juste un peu de brouillard dans le fond.


 Le soleil tape fort, et il me reste maintenant que une petite gorgée d'eau, que je garde pour le dernier moment.. avant de rencontrer un village je devrai parcourir une dizaine de km et descendre 800m de dénivelé dans une forte pente avec des cailloux qui glissent vers le bas à chaque pas.
Je me dis de tenir bon et que ma gourde maintenant vide pourra être remplie dans environ une heure et demie, une fois que j'aurai affronté cette descente que l'on m'avait indiquée comme compliquée.



Fort heureusement, à moitié de la descente, j'aperçois un abreuvoir..il est vide..mais en m'approchant j'entends des gouttes..OUI, de l'eau!!!
Je suis sauvé!!
Le reste de la descente sera un grand plaisir, jusqu'à rejoindre une piste qui passe dans une étroite vallée où coule la rivière Cares.
C'est très beau et une randonnée facile, donc il y a plein de personnes qui la parcourent.
Quatre kilomètres plus tard, je rejoins Poncebos, où je demande confirmation pour la météo.
On me confirme que c'est bien comme je savais, c'est à dire que pour les deux jours suivants il y aurait eu un fort orage.
Encore deux choix devant moi: soit sortir du parc et aller passer la nuit dans un camping pas loin, avec le risque de ne pas pouvoir y retourner, soit rejoindre le village de Sotres,où il y a une auberge, et qui  situé à 10 km de là.Ce qui comporte encore 1000m de montée et 350 de descente.
J'ai clairement opté pour la deuxième.
Jamais un trajet n'aura été si long!
L'effort que je demande à moi même à chaque pas est monstrueux, après une journée déjà longue, mais à 8h du soir j'arrive quand même à rejoindre l'auberge.
Je suis en sueur comme jamais je ne l'ai été et j'ai du mal à sortir mes papiers lorsque la propriétaire m'enregistre.
Elle me demande de où je viens, je lui raconte le parcours de la journée et elle est d'abord surprise de l'étendue de cet effort.
Ensuite, elle essaye de soulever mon sac, et quand elle se rend compte que j'ai parcouru presque 30km, avec un dénivelé positif de 2000m, un négatif de 1850, avec ce gros sac elle me dit: "Tu n'es pas de ce monde!!!". Pourtant elle en voit tous les jours des montagnards!!
Je suis mort et décide de prendre un jour de repos, mais une fois réveillé, le beau temps qui précède l'orage et la possibilité de faire une randonnée depuis Sotres au refuge dessous le Picu Urriellu, qui st situé à 1950m, sans sac car je pourrais laisser mes affaires à l'auberge, gagnent sur mon envie de repos.
C'est donc reparti, mais cette fois léger!!
J'affronte les 1350m de dénivelé positif et autant de négatif en volant, malgré les muscles encore souffrants pour l'exploit du jour précédent.
Je rentrerai à l'auberge 4h15 plus tard, alors que la randonnée était sensée être parcourue en 8-10h, en y trouvant la propriétaire qui n'en croyait pas à ses yeux!!
"Mon Dieu, combien tu marches!!" me dit-elle!!









Des jours très intenses dans ce magnifique Parc Naturel des Picos de Europa..difficilement j'oublierais ces sensations, ces émotions, ces paysages..