domenica 14 giugno 2015

Pamplona

Pamplona, le 14 Juin 2015

Le matin suivant mon arrivée à l'auberge de pèlerins de Padre Ernesto, tout a pris une tournure inattendue, et l'enchaînement des événements a été très rapide.

Tout d'abord, je me réveille dans mon lit qui frôle le plafond..en enlevant le bandage qui m'avait servi pour le cataplasme à l'arnica, je me rends compte combien est enflée la dernière partie de ma jambe gauche, jusqu'au pied.
Je crois que je vais devoir faire une pause d'un jour, voir deux si ça ne s'améliore pas vite.
J'en parle avec Padre Ernesto, car les auberges de pèlerins ne sont pas des hôtels, on ne peut pas y passer plus d'une nuit, et aux premières lumières de la journée il faut l'abandonner pour se mettre en chemin vers la suivante.
Sa disponibilité me rassure, je peux rester tant que j'en aurai besoin..je prends donc mon petit déjeuner..un jeune de mon âge s'approche..il s'appelle Matthew, il est australien..
Il me remercie d'avoir traduit, la veille, le discours de Padre Ernesto aux pèlerins, de l'espagnol au français en aidant aussi mon camarade mexicain à la traduction à l'anglais.
Il me demande pour ma jambe, comme tout le monde ce matin, car à l'occasion de la traduction tout le monde avait noté mon bandage.
La seule différence est que Matthew est physiothérapeute et après avoir regardé ma jambe et analysé la situation il me met au courant de la possibilité que ce qui m'arrive ne soit pas simplement une tendinite, mais pourrait être une fracture de fatigue du tibia.
Cette pathologie est une fente dans l'os qui peut être causée par un effort intense et surtout sur des terrains très durs, qui donc répercutent des chocs continus dus à l'impact du pied avec le terrain, aux os. En ce cas, la seule solution serait le repos, mais beaucoup plus long que dans le cas d'une tendinite..

Tout commence à tourner très vite dedans moi..j'ai peur pour mon voyage, peur de devoir abandonner.
Je participe aux activités de l'entretien de l'auberge, arrose les plantes..mais la préoccupation monte en moi.
Je pourrais attendre quelques jours avant de pouvoir comprendre si c'est une tendinite ou une fracture de stress, mais je suis tellement préoccupé de perdre ce projet auquel je tiens tellement, que je ne tiens pas en place.
Je décide donc de rejoindre Bilbao, la grande ville la plus proche, pour m'y faire visiter à l'hôpital et en avoir le coeur net.
C'est alors le moment de prendre un train.
Tout l'après-midi est nécessaire afin que je puisse rejoindre Bilbao, et au moment de m'installer dans l'auberge de pèlerins je me rends compte que il est trop tard pour que j'aille à l'hôpital et sois de retour avant 22h, l'heure de fermeture des auberges de pèlerins. Ce sera donc pour le matin suivant.

Le soir, lors de mon repas frugal à base de nourriture en poudre, je fais une rencontre très intense: Michel, un français, qui est sur le Camino et a une approche à la spiritualité très similaire à la mienne.
Tout de suite il me donne des clés de lecture de ce qui est en train de m'arriver, totalement en contraste avec les avis de tous les autres pèlerins, qui rabaissent mon moral en me disant que c'est évidemment une fracture et que je vais devoir abandonner la route.
Non, Michel croit que ce qui arrive à mon corps est dû au fait que, avant de continuer mon voyage, il faut que je règle une question. Rien n'arrive par hasard.
Une conversation très intéressante commence, il me fera beaucoup réfléchir..
Au matin suivant, il n'était plus là, parti avant moi sur son chemin, j'aurais bien aimé pouvoir garder le contact avec, mais sans doute il devait en être ainsi.
Je descends de la colline sur laquelle est située l'auberge de pèlerins à l'aide d'un bus, en direction du service d'urgences de l´Hôpital Basurto de Bilbao.
Le service est plein de monde mais avec une grande surprise, je suis vite appelé et je passe des radios.
L'attente des résultats s'effectue dans un climat plutôt tendu, je me demande ce qu'il en sera de moi..
Enfin, Ils m'appellent..je rentre dans la salle de visite, et un docteur très gentil et professionnel me donne la meilleure nouvelle que j'ai reçue depuis longtemps:c'est une tendinite, même si plutôt forte!!!

J'ai échappé à une situation fortement désagréable!!

Maintenant tout me semble plus simple..maintenant le pire est évité je peux me concentrer sur les soins. Et, surtout, sur la raison pour laquelle je crois avoir développé cette pathologie.
Je me rends donc dans le seul endroit dans le coin où je sais que je pourrai me reposer quelques jours: Pamplona.

Pamplona est une ville très près des montagnes, le Camino Francés y passe. Mais c'est aussi le lieu de résidence de une personne très importante pour moi, avec laquelle plein de choses restaient à régler, et qui hante mes pensées, surtout depuis le début de ce voyage.

Je suis donc ici, en arrêt provisoire, pour essayer de soigner les blessures du coeur et celles de la jambe en même temps.
Les deuxièmes seront sans doutes plus faciles à soigner.
Le but est de pouvoir reprendre la route dans environ une semaine, avec le coeur un peu plus léger et le corps en forme.
Je ne sais toujours pas si reprendre le Camino del Norte depuis l'endroit où je l'ai abandonné il y a quelques jours et le terminer à Irún, même si le parcours ne me fascine pas, ou me rendre directement à Irún et commencer en cette ville le GR11, la traversée des Pyrénées Espagnoles qui est mon prochain projet et m'intéresse décidément plus.

Cela dépendra aussi de l'évolution d'une proposition qu'on m'a faite.
Un copain s'est en fait proposé de parcourir le GR11 avec moi, et j'attends donc de savoir si il trouvera une façon de se libérer pour le mois, qui sera nécessaire pour rejoindre la côte de la Mer Méditerranée en partant de la côte Atlantique, en passant par toutes les vallées que les Pyrénées forment en Espagne.


Mais pour l'instant, c'est le repos..

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