martedì 14 luglio 2015

Le baptême des 3000

Torla, le 14 Juillet 2015

J'ai pris deux jours de "congés".
Après 4 jours sauvages à la montagne, où j'ai beaucoup demandé à mon corps, j'ai besoin de respirer un coup. 
Et Mariona et Miky arrivent demain, pour se joindre à moi pendant quelques jours, je les attendrai donc dans un camping, en profitant du peu de choses intéressantes que la société civilisée peut m'offrir.

Mais je retourne là où j'avais laissé mon histoire, pour faire un rapide descriptif de ce qui s'est passé depuis la dernière fois où j'avais donné de mes nouvelles..et il s'en est passé des choses!!!

Je quittais donc Canfranc, en compagnie de Manolo (on ne fait que de se rencontrer, malgré nos rythmes de marches différents)..
Le passage choisi est celui par la Canal Roya, qui monte d'abord entre quelques arbres de conifères, et ensuite poursuit dans une vallée qui monte graduellement et accompagne avec ses paysages rocailleux le chemin jusqu'à Formigal.
C'est la première fois que j'entends le cri d'une marmote, depuis le début de mon voyage..et c'est bien loin d'être la dernière fois!!

Manolo et la vallée de Candanchú
 Ici, après avoir pris un peu de distance de Manolo, je retrouve la solitude, et rentre au plus profond de mes pensées. Mais tout d'un coup voilà deux figures qui apparaissent à l'horizon..ils sont bien chargés, comme la plupart de ceux qui se promènent dans le coin..


Comme presque à chaque fois que je rencontre quelqu'un, je salue et pose quelques questions pour discuter un peu.
C'est un couple de suisses français, ils sont aussi en train de faire le GR 11, dans la même direction que moi.
On partage nos expérience, et après quelques mots, la femme exclame: "Mais ce ne serait pas toi, le cuisinier qui marche jusqu'en Inde avec son gros sac??"


Il se trouve que son mari avait eu des ampoules, comme la plupart des marcheurs ici, mais elles s'étaient infectées. Ils avaient donc du faire un arrêt pendant 5 jours à Hiriberri.
Là, dans la maison rurale tenue par Ana, ils l' avaient entendue raconter mon histoire chaque soir, aux marcheurs du GR 11.
"Tu es une légende du GR 11!" elle me dit!!
C'est vraiment marrant!!
J'aime ce petit coté. Pas trop l'idée d'être connu ou respecté pour ce que je fais, mais le fait de toucher l'imagination des personnes..hé oui, mon histoire trouve une brêche dans leur imagination, dans leur âme de petit enfant, et les emmène loin...je les fais d'abord rêver d'horizons lointains, et ensuite refléchir sur leurs vies et leurs priorités..


La vallée continue, sans aucun abri du soleil qui, comme chaque jour, accompagne mes pas et réchauffe mon corps au-delà des limites humaines prévues par mon créateur..
Heureusement que de jolies fleurs "rafraîchissent" mon avancée..


J'approche de l'Anayet, et au fûr et à mesure que je m'approche l'idée de le grimper se fait forte en moi..
Mais pas simplement de le grimper..je voudrais cette fois voir le coucher de soleil en haut de cette magnifique montagne.


en regardant en arrière vers ce que j'ai parcouru..
Il est midi lorsque je franchis le Col qui me mène à un grand lac.


Le Pico Anayet (2555m) n'est pas sur le GR mais le détour est vraiment moindre.

Je décide donc de profiter d'être ici en ce moment et confirme mon projet de coucher de soleil en haut de l'Anayet.


Il me reste donc à résoudre un problème: comment attendre tout le temps qui me reste avant que le soleil ne se couche derrière de lointains sommets?
Avec le soleil qu'il fait, surtout..
Je trouve quelques gros blocs de roche et en choisis en, sous lequel je m'installerai pendant quelques heures, en construisant un abri avec le tissu de mon hamac et mes bâtons, toujours en gardant l'Anayet dans mon viseur..


Malheureusement mes jambes ne seront pas assez couvertes par cette toîture de bricolage et les conséquences seront un méchant coup de soleil sur les cuisses habituellement protégées par mon short..


Je me prépare un risotto en sachet et le consomme avec une vue digne du meilleur des restaurants.


Il est presque temps de partir à l'attaque! Depuis mon installation j'ai pu voir le passage des montagnards qui, par de petits groupes ou parfois seuls, partaient à l'attaque du sommet..Ils seront environ une trentaine pendant tout l'après-midi.
Pendant que je consomme le risotto, le dernier montagnard descend.. mais attends!! C'est Manolo!
Que c'est bizarre! Il avait aussi décidé de dormir près des lacs, et pour remplir le temps il avait pensé de monter à l'Anayet!
On ne fait que de se rencontrer! Il est très surpris de me voir accroupi près d'un grand rocher, en train de trafiquer avec mon feu de camp!! 
Je le salue, monte ma tente et pars avec une petite version de mon sac, direction le sommet.


L'ascension n'est pas difficile mais tout de même présente deux passages délicats.. dans le premier une chaîne sert de sécurité pour passer une petite pente mais qui est à pic sur une chute de centaines de mètres, le deuxième sera la cheminée juste avant le sommet, avec une pente assez importante et le stress de la chute imposante que signifierait si un appui devait lacher.


Une fois en haut, comme d'habitude, la récompense est la vue.
Cette fois je n'ai à la partager avec personne..

Vertix depuis le haut de l'Anayet

Midi d'Ossau depuis l'Anayet





La nuit approche, mais un brouillard venant du Nord me met la pression et je redescend vers 21h30.
Voilà le spectacle depuis ma tente.


coucher de soleil depuis la tente


Je me couche, et l'idée de faire tous les sommets que je peux lors  de ma traversée se construit en moi, en conciliant mon sommeil qui me redonnera des energies pour affronter le jour suivant.
Au beau matin, voilà la vue que j'ai lorsque je reprends mon chemin


En tournant derrière un rocher, je surprends avec mon pas de ninja une marmote, qui ne s'attendait asurtout pas à trouver un gros truc avec un gros sac derrière.. elle pousse un cri et part en courant..la pauvre!!


La descente à Formigal, avec Manolo que je rejoindrai près d'un lac, sera sans gros évennements.
Seulement une attaque de taons à la station de ski de Formigal renouvellera la sensation pénible d'avoir tout le corps qui me pique.
Une partie de route achève notre moral et on est à Sallent de Gàllego. Ici il va nous falloir faire des provision pour les prochains jours, car il n'y aura pas de villages pendant quelques jours.
On se sépare à nouveau.
Je reste à Sallent jusqu'a 5h de l'après-midi, ensuite je repartirai en direction du refuge de Respomuso.
Mon intention est de m'y approcher et de camper pas loin.
Dans le chemin de montée, je passe un lac, près duquel il y a le parking utilisé par ceux qui viennent en voiture pour monter à Respomuso.
Depuis le parking, les fréquentateurs du chemin seront plus nombreux.

Embalse de la Sarra
Je croise un jeune, il vient dans le sens inverse.
Il a l'air d'être un GRiste!
Je cause avec lui, on apprend vite avoir plein de choses en commun! Il fait le GR dans l'autre sens, a le même sac que moi, plus ou moins la même façon de s'organiser, escalade et il vient de Catalunya. Il s'appelle LLorenç. Cette rencontre me donnera une grande bonne humeur car ça fait toujour plaisir de rencontrer des gens intéressants..
Je le quitte et chacun reprend son chemin..en montant, je coïncide avec deux hommes, avec lesquels je partage plus ou moins le rythme de montée.
On discute, donc.
Ce sont deux basques, Imanol et Oscar. Deux alpinistes qui tenteront le jour suivant l'ascension du Balaitús, un sommet au-dessus de Respomuso sur lequel j'avais déjà des petits projets.
On trouve réciproquement la compagnie agréable, et lorsque on approche du refuge,je décide de les accompagner pour boire avec eux un verre avant d'aller installer ma tente.
J'apprends que le jour suivant le refuge est plein, donc je décide au dernier moment de passer la nuit même au refuge pour pouvoir y laisser mon sac le jour suivant et tenter l'ascension du Balaitús.
Ça tombe bien, les deux basques me proposent de monter avec eux!
Manolo sera des notres aussi.
Au matin suivant, on se donne RDV à 6h30 et à 7h30 on prend la route.
Le chemin est facile jusque aux lacs d'Ariel, ensuite commence la partie de montagne.

Manolo, Oscar et Imanol, l'équipe au complet!





On approche de la Cueva Michaud, où commence la Gran Diagonal, que l'on empruntera jusqu'au sommet.



Avec Gorka et Chimón, deux autres basques qui se joindront au Team..

Gorka et moi.

petit passage aérien

Ça a l'air plus dur de ce que c'est, mais c'est définitivement aérien!


en haut du Balaitús 3146m

sommet


la descente est tendue..

passage aérien





lacs d'Ariel

retour en bas
L'ascension sera assez longue (presque 5h) et presque sans incidents (sauf une glissade de Oscar qui aurait pu avoir des conséquences plus sérieuses) et la descente se fera avec prudence.
J'ai enfin eu mon baptême: mon premier 3000!!!

Et ce n'est pas le dernier!
Je commence ici une longue liste de sommets toujours plus haut que je franchirai..
Surtout lors de cette traversée, où je profiterai de mon passage en dessous de ces derniers pour en attaquer le sommet..
J'adore ça, et ça me fait du bien.
Je trouverai un emplacement digne d'un roi pour mon hamac cette nuit, en concluant cette magnifique journée de la meilleure des façons..



Le jour suivant je quitte Manolo, qui décide de rentrer à Valencia..c'était une bonne rencontre, et il me quitte avec un mot qui me fait plaisir: il me dit que je suis "valiente". Courageux. J'aime ça, pas parce-que ça m'apporte une reconnaissance, mais parce-que je me rends compte que j'ai la détérmination qu'il faut pour suivre ce que je sens de devoir faire. Après tout c'est la signification du mot Courageux.
Avoir la force pour porter à terme ce en quoi l'on croit, malgré les difficultés..

Je quitte Manolo et le refuge de Respomuso en compagnie de Luis, un amoureux de la montagne qui vient chaque semaine depuis Zaragoza où il vit
Et il connait cette partie des Pyrénées comme ses poches..
On fera ensemble l'ascension du Pico De Pondiellos (2886m) et ensuite on se saluera pour prendre des directions opposées.

Avec Luis au sommet 

Refuge de Respomuso 

La dure montée au Col de Tebarray

La dernière partie de la montée, de l'escalade facile mais avec 30kg de sac, vue depuis le Col de Tebarray..

Ici j'indique (plus ou moins..) le Balaitús 


Le chemin qu'on voit est le GR 11, depuis le sommet.. Le lac est l'Ibón de Tebarray 

La descente aux Ibones Azules est assez raide, par pierriers et parfois sur neige..



Le chemin qui descend à Panticosa. 

Le GR y passe mais je décide de ne pas y descendre et de prendre un petit chemin qui longe la montagne. D'abord je me repose un peu au refuge de Bachimaña, ensuite je reprends la route, mais je suis vite perdu.. Je suis les cairns, les tas de pierres qui indiquent le chemin, mais je prends un autre chemin..je coupe la pente pour récupérer mon chemin, qui passe plus haut, mais cet effort finit de m'achever..
Je n'en peux plus et dois jeter l'ancre sur une pente peu incline à accueillir ma tente.. Tant pis ! Je m'arrange et essaye de me reposer le plus possible.



Heureusement le matin suivant j'avais récupéré des forces, et je peux reprendre la route vers Torla..ça va être long et la journée est chaude dès le début.


À l'Embalse de Brazato je prépare la dernière nourriture qui me reste (merci à Manolo qui m'avait laissé le peu de nourriture qu'il lui restait avant de rentrer chez lui..) et profite d'une petite cascade pour me rafraîchir, me laver les dents etc..



Après avoir rejoint 2500m de hauteur, ça redescend par un pierrier. L'avancée est lente et tendue, le gros sac ne me laisse pas beaucoup de marge de mouvement et diminue sensiblement mon agilité.
Il est tôt et je suis le premier visiteur de la vallée. J'ai donc droit à voir tout les animaux qui étaient venus s'abreuver au fleuve.. Des marmottes, des chamois.. Tous fuient malheureusement lorsque approche.
Voilà s'approcher le Vignemale, avec Sto arrivando! Silhouette imposante..


Ensuite le GR parcourt la Vallée de l'Ara jusqu'à San Nicolás de Bujaruelo. Je la parcours vite, le soleil cogne et il n'y a pas d'ombre..en plus j'ai faim et je n'ai plus de nourriture, et une fois à Bujaruelo je devrai encore faire du stop jusqu'à la ville la plus proche, Torla.
Je dépasse deux français.





Arrivé à la fin de l'étape, à Bujaruelo, je bois une boisson sucrée et lorsque j'allais reprendre la route pour me mettre à faire du stop et éviter 10 km de route par piste et route goudronnée, les français arrivent.
Ils me disent que ils ont eux aussi fait le GR11 il y a quelques années de ça et que ils se proposent de me déposer où j'ai besoin avec leur voiture ! Sans que j'ai à leur demander !!!
C'est pas génial ?? 

Voilà, je suis à Torla et organise les prochains jours.. J'aurai pas mal de compagnie, ça me fera du bien !


Suivez vos rêves, écoutez et respectez les nécessités de l'enfant qui est en vous !

Buena vida,

Séb 



3 commenti:

  1. Tellement fière de ta détermination, de ta force de ton courage. Té savoir si bien nous fait être bien malgré me manque. Ce que tu fais n'est pas si simple et je t'encourage à continuer tant que tu seras bien on t'aime tellement

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  2. Sébas!!! qué tal artista??? Nos encantó compartir contigo la experiencia y acompañarte en tu primer tres mil. Te he enviado a tu correo las fotos de la ascensión y un enlace al reportaje en nuestro blog http://12meses12montes.com/balaitous-julio-2015/

    Te deseamos lo mejor y estamos encantados de haberte conocido
    Un abrazo
    Imanol
    Imanol

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    1. Hola Ima!!
      Que tal?? Yo un encanto! Estoy en Benasque y entento ver si voy a conseguir unos tresmiles como Posets, Perdiguero y Aneto..a ver si el tiempo me va a permitir!
      Muchisimas gracias por las fotos, te lo agradezco mucho! En cuanto esté un poco mas tranquilo y tenga un ordenador te mando unas tambien!

      Me ha encantado conoceros y compartir con vosotros mi primer tres mil..como vas a ver, muchos otros vendrán, pero el primero será siempre el primero!
      Os deseo todo lo mejor, y igual otra vez coincidimos por otra montaña! :)
      Un abrazo, Séb

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