Dire que j'ai passé deux jours intenses est vraiment peu dire !!
Oviedo..
La grande ville..ça m'a fait vraiment bizarre d'être dans une ville si grande..
J'y suis arrivé par la campagne, et grâce aux conseils d'un pèlerin suisse avec lequel j'ai eu une fort agréable conversation près d'une fontaine, j'ai fait un détour en arrivant sur Oviedo depuis la colline qui se trouve au Nord, le Naranco.
J'ai pu apprécier de magnifiques structures préromanes classées patrimoine de l'humanité (que Augustin m'avait conseillé de voir lors de notre conversation à l'auberge de Bodenaya).
Avec plaisir je mets fin à cette longue journée de marche sous le soleil, où j'aurai parcouru 30 km avec un joli dénivelé.
Je rencontre Melissa, l'étudiante autrichienne qui a accepté que je passe deux jours sur un matelas dans son salon.
Elle est occupée car le lendemain elle a son dernier examen, mais on arrive quand même à discuter un peu..je prépare un risotto et voilà apparaître Lukas, son coloc sud-tyrolien.. On mange ensemble et après quelques mots on se rend compte d'avoir une grande passion en commun : la montagne.
Il grimpe aussi et, mieux que dans le meilleur de mes rêves, on organise pour aller grimper ensemble dans une vallée pas loin le jour après !
Je me couche très content, car j'ai aussi pu avoir mon beau frère et mon petit monstre de neveu en appel vidéo.
Au réveil je suis vite actif et désireux de profiter à fond de ce jour à Oviedo.
L'escalade, à laquelle participaient aussi deux de ses camarades s'est très bien passée..on a eu un bon soleil, le cadre était magnifique et les voies très jolies.
J'ai pris du plaisir à escalader cette roche calcaire, similaire à celle que on peut trouver à Barcelona ou dans le Vercors..
J'arrive à prendre quelques jolies photos de mes compagnons d'aventure..
On rentre donc à Oviedo vers 16h30, satisfaits, mais avec Lukas on s'est trouvés : on n'arrête pas de parler de montagne..ses récits d' ascensions de montagnes lointaines me donnent des idées pour des variations à l'itinéraire que j'ai prévu pour mon voyage et mon envie de montagne est maintenant intenable !!
Seulement, le soir même commence une célébration qui m'a rappelé les bons vieux temps..
C'était en fait le dernier examen pour la plupart d'entre eux et beaucoup, en tant qu'Erasmus, rentraient chez eux.
J'ai l'habitude de boire un peu de vin , mais les temps universitaires sont bien lointains pour moi.. j'ai donc eu droit à la plus grosse cuite des dernières années, sur laquelle je préfère survoler..
C'est donc frais comme une fleur sur laquelle se lève le soleil qui met en évidence une rosée de rhum et jus d'ananas que je prépare mon sac.
Je ne boirai plus !! (jusqu'à la prochaine..)
Quelle horreur, le sac semble faire le double de son déjà monstrueux poids..
En plus, une fois devant la cathédrale d'Oviedo je me rends compte de ne pas avoir la trace du Camino entre Oviedo et Villaviciosa. Ce qui signifie que, en l'absence de signalisation dans le sens dans lequel j'avance, j'aurais eu vraiment du mal à parcourir le Camino.
Je quitte donc Oviedo sans mon proverbial sourire.
Mais ça ne va pas durer longtemps..
Je fais une pause pour essayer de restaurer un peu la vie dans mon corps abîmé par les excès de la veille.
-Vous avez de la tortilla de patates ?
-Oui, bien sûr!
-Alors mettez moi en une tranche..non, deux..
J'ai d'abord été surpris de me voir verser un verre de jus d'orange, sans l'avoir demandé..mais en payant je me rends compte que la jeune femme qui m'a servi ne m'a fait payer que un morceau.
Je lui dis que j'en ai pris deux, mais elle me dit doucement, presque entre nous, que c'était fait exprès et que je ne devais payer que un morceau.
Cet acte, sans doute inspiré par ma condition évidente de pèlerin et la tête que j'avais de bien galérer, m'a fait vraiment chaud au cœur. Le premier depuis le départ.
J'ai parcouru le bord de plusieurs routes, la musiques dans les oreilles dans la tentative de couvrir le bruit des voitures..
Je regardais ma carte et me créais mon propre chemin, qui m'a quand même mené où je le souhaitais même si avec quelques kilomètres en plus et en marchant presque tout le temps sur la route.
L'important c'est que je sois ici, à La Pola Siero, que mon ventre soit plein, que j'ai repris la route et que le gardien de l'auberge de pèlerins où je passe la nuit, Antonio, m'a bien renseigné sur l'itinéraire qui m'attend demain.
Je vais enfin essayer de récupérer les énergies consommées pendant mon jour de "repos"..
Cette dame à vu à merveilleuse âme! Tu es extra même à la tête dans le cul on t'aime
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