mercoledì 8 luglio 2015

Qu'on est bien, à la montagne!!

Canfranc, le 8 Juillet 2015

Ça fait bien longtemps que je n'ai pas écrit!

Heureusement que j'ai à disposition un ordinateur, dans la bibliothèque de Canfranc, pour pouvoir écrire tout ce qui s'est passé sur un clavier au lieu de sur mon petit iPod Touch, et pour pouvoir enfin charger les photos prises avec mon appareil depuis le début de l'aventure des Pirineos.

J'en profite donc pour poster les photos du début de mon aventure..

Picos de Europa, 1ère et 2ème visite






Bera - Elizondo










Elizondo - Urkiaga




Vue du haut de la Peña de Alba

Vautour






La famille d'américains avec mon petit héros Linus!!
Avec leur appareil photo

emplacement du hamac à Urkiaga

Bunker avec sur le fond le Mont Adi


En haut du mont Adi






 Depuis la dernière fois que j'ai écrit, plein de choses me sont arrivées.

Après avoir été réveillé à Burguete par une rivière de personnes qui passaient juste à coté de ma tente à 6h du matin (Burguete est sur le Camino Francés du Camino de Santiago), je prends mon petit déjeuner au bar.
Un quart d'heure pour avoir un café au lait, car le bar était littéralement débordant de pèlerins.
Pas que je ne fus préssé, mais la vue de cette marée humaine me retourne interieurement. Je savais déjà que le Chemin Français était largement le plus massifié des parcours jacobins, mais en arriver là est décidémment triste, selon mon opinion personnelle.
Trop de monde.
Je quitte Burguete et le Chemin de St. Jacques (je le recroiserai plusieures fois, mais pas le Chemin Français) et je commence mon étape.
L'étape est jolie et se déroule sans qu'il n'y ait de gros évenements.. Hormis au moment de passer dans un village où je coincide à nouveau avec le groupe des quatre femmes de Pamplona que j'avais déjà rencontré la veille.
On prend un café ensemble et discute très agréablement. On reprend la route et se sépare sans souci, chacun respectant sa propre allure..de toutes façons on partage souvent le lieu de fin d'étape.
Et c'est justement à la fin de cette étape qu'un changement de modalité de voyage a lieu..

J'avais déjà rencontré quelqu'un qui faisait mon trajet, mais on était tous concentrés sur le dur parcours..avec en plus la difficulté de devoir faire ces efforts sous un soleil très fort..
Mais ça, c'était avant Villanueva de Aezkoa/Hiriberri.

Hiriberri / Villanueva de Aezkoa

 J'avais le nom de ce village dans la tête depuis le début, et je me disais qu' en fin de compte ça devait être du à la musicalité du nom. Alors qu' à la fin de l'étape j'ai compris pourquoi.
J'étais dans le petit bar, où au début j'avais l'impression que la femme qui le tenait était fortement désagréable.
J'ai une conversation avec un adorable couple de montagnards de Valencia, sur la quarantaine avancée, sur le chemin et les différentes variantes de ce dernier.
Comme la seule offre de logement du village est une maison rurale, mon budget ne me permet pas d'envisager un arret dans ce village..je vais devoir continuer avec des provisions et aller camper plus loin..je fais mes calculs, regarde la météo (des orages étaient prévus dans la nuit) et planifie le lieu de campement prévu: je voulais rejoindre un refuge libre à 12 km de là, ce qui m'aurait fait une bonne journée de marche, surtout par ce soleil..
J'accompagne le couple de Valenciens, Germán et Angela, à la maison rurale et me prépare à quitter le village.
La propriétaire de la maison rurale discute avec le couple, et enfin, après m'avoir conseillé la position des sources d'eau, elle me dit que le hangar-gym où se déroulent les parties de pelota basca dans le village (ou se déroulaient, avant que le village ne soit dépeuplé..) est attribué à hébergement d'emergence de montagnards du GR 11.
Je remercie beaucoup et apprécie la proposition, car je n'avais pas trop envie de reprendre le chemin.
La propriétaire, qui est vraiment adorable, en arrive même à m'inviter à l'apéro qu'elle offre à tous ceux qui logeront dans sa maison ce soir.
J'y connais donc un couple de San Sebastián et un autre couple, un peu plus agé, de Hollandais.
Je trouve le moyen de cuisiner les deux cèpes que j'ai cueilli dans la forêt pendant la journée et tout le monde apprécie un petit morceau avec quelque chose à boire.
J'ai aussi une salle de bain que je peux utiliser dans le village, et le chien du village se colle tout de suite à moi.
Enfin, en dernier, arrivent deux filles catalanes, Nuria et Gemma. Ce sont deux docteuresses venues parcourir les étapes de Elizondo à Izaba.
Dû au fait que l'on était les seuls à avoir entre 25 et 30 ans, on passe la soirée ensemble et se rend compte que on s'entend vraiment bien! Elles sont très sympas, elles me regardent d'abord manger, puis c'est mon tour de les regarder manger au resto, pendant que l'on discute et je bois le vin local. C'est l'anniversaire de Nuria et on le fête (pour la première fois..) tous les trois.
La propiétaire me propose d'aller prendre le petit déjeuner avec le reste du monde, malgré le fait que je ne fasse pas partie des locataires de son logement.
J'apprécie fortement la chaleur et la générosité de cette femme. Elle en arrivera à me rentrer le linge lors d'une petite tempête de 10 minutes pendant la nuit.

Je passe donc la nuit dans le hangar poussièreux avec la compagnie du chien du village.
Très vite arriveront aussi ses deux chiots, qui comme tous les chiots regorgent d'énergies et me réveilleront donc tout au long de la nuit en me lèchant le visage, ou tout simplement en se lançant sur mon corps totalement abandonné au sommeil.
Mais je ne peux rien leur dire, ils sont trop mignons..On s'installe donc tous les 4.


 Au matin suivant je prend la route avec mes compagnonnes de voyage catalanes, et on traverse de magnifiques panoramas tout en profitant de l'agréable compagnie.







L'étape n'est pas difficile, et la discussion fait que l'on ne voit pas le temps s'écouler..en un rien de temps on est à Ochagavías, le terme de cette journée de marche.
On a de la chance, le seul petit magasin de produits alimentaires qui devait fermer à 13h30, ne l'est toujours pas..il est 13h45.. on peut donc acheter de quoi manger et aller en direction du camping, où on a tous prévu de passer la nuit.
Les autres participants arrivent petit à petit, tandis que j'installe mon hamac et ma tente et que les filles viennent manger un coup avec moi.


On rêvait d'un risotto, mais l'absence d'une cuisine dans le camping nous empêche de le réaliser.
J'ai alors une idée: et si on se faisait un barbecue de légumes??? Comme ça on pourrait à nouveau fêter l'anniversaire à Nuria et se faire plaisir avec une bonne bouffe et une bouteille de vin rouge..
Super idée!
Et si on invitait aussi "Las Pamplonicas"?? C'est le nom que dorénavant aura le groupe des quatre femmes de Pamplona qui nous plaît tant, car à chaque fois que on les dépasse (elle font plusieurs arrêts le long des étapes) elles sont en train de casser la croute et on les entend rire de loin!!
C'est fait, elles seront des nôtres..
Le couple de Hollandais aussi.
Voilà qu' arrive au camping aussi un autre homme, qui commence juste le GR 11. Il s'appelle Manolo, et c'est un postier de Valencia. Il avait déjà parcouru les étape jusqu'à Ochagavía il y a deux ans mais avait dû arreter suite à une forte tempête.
Il est aussi invité.
Un voyage où chacun pense à soi, où tout le monde se retrouve à marcher seul dans la montagne, s'est transformé en un gros évenement social.
Le GR 11, comme le Camino, pour faire rencontrer les personnes.

Avec Nuria

..et avec Gemma

La Compagnie du GR!

Le BBQ se déroule très agréablement et Nuria a droit à sa deuxième fête d'anniversaire. Du coup, il y aura beaucoup de vin qui coule sur la table remplie de légumes grillés, et on se couchera tous, qui plus, qui moins, ivres.

Le matin suivant les gueules de bois apparaissent de premier matin, il faut reprendre la route!
Gemma réveille Nuria, comme d'habitude, et ensuite elle vient me réveiller dans mon hamac.
Je remballe mes affaires et on reprend la route tous les trois.



Cette fois c'est la dernière étape des filles et les deux ont bien envie de tout donner et de me montrer que si le jour avant on avait eu une allure tranquille, ce n'en sera pas autant pour aujourd'hui!
Plus de la moitié du parcours se déroule le long d'une piste foréstale, qui malgré la tristesse d'une piste parcourue par peu de voitures et de camions, est entourée de végétation. On trouve vite un remède à la monotonie du parcours: on parlera du début jusqu'à la fin.
Notre objectif, Izaba, sera rejoint après plus ou moins 6 heures de route, et on arrive cette fois juste à temps avant que le magasin ne ferme. On pourra donc manger!!




On a prévu de passer la nuit dans une auberge, mais ell ne sera ouverte que à 4h de l'aprèm.
On fait quoi? On mange où? On se rend compte que près des toilettes il y a une salle à manger avec une petite cuisine..GÉNIAL! On peut manger là mais surtout on pourra préparer le risotto pour dîner, et fêter une troisième fois l'anniversaire de Nuria!!
On cuisine tous ensemble et Manolo, qui arrive plus tard, sera des nôtres aussi.
La dernière soirée en compagnie se déroule très bien, le risotto est délicieux et tout le monde va se coucher content et trop plein!
Le matin suivant, avec Manolo, on a RDV avec le couple de Valencia pour faire l'étape suivante ensemble, et les filles ont le bus qui les approchera de Barcelona où elles vivent et travaillent plus ou moins à la même heure. C'est dommage, j'aurais bien parcouru encore quelques étapes en leur compagnie, mais c'est la vie!
Les premières lueurs du jour nous accompagnent lorsque nous approchons de l'Ezkaurre (2050m). On a en fait choisi de prendre une variante qui rallonge considérablement l'étape et en augmente aussi beaucoup le dénivelé et la difficulté, en grimpant en haut du Mont Ezkaurre et en rejoignant Zuriza, de l'autre coté, après une longue descente plutôt raide.
Après un demi heure nos différents rythmes de marche font que nous nous séparons..je partirai seul devant, et ensuite le couple de Valencia distanciera un peu Manolo mais ils essayeront de l'attendre au fur et à mesure.
Je suis à nouveau seul dans la montagne.










Mais cette fois la montagne est toujours plus haute.



La première fois que le parcours monte au dessus de 2000m.
En approchant de l'Ezkaurre, je n'ai pas beaucoup de soucis d'orientation, malgré quelques doutes..









La montée est dure et s'effectue le long de crètes balayées par un fort vent. La vue est magnifique,jusqu'à ce que j'arrive à l'Ibón (lac) de Ezkaurre.

Vue du haut de l'Ibón de Ezkaurre
Ici je perds bien une demi-heure pour trouver une façon pour monter les derniers 3-400m qui me manquaient pour rejoindre le sommet.
Je savais qu'il fallait couper la pente, mais où?? je fais deux fois l'aller-retour devant le lac, en cherchant le parcours.
Je trouve un couloir qui pourrait monter, mais aucun balisage..et si après quelques centaines de mètres je me trouvais face à un cul-de-sac?
Je retourne en arrière et..ENFIN! une marque qui m'indique un petit canal le long duquel monte cette variante du GR 11.
Je suis agréablement surpris, c'est de l'escalade!!
En bottes de rando, avec un gros sac sur le dos, même si le niveau n'est pas très haut, les émotions sont là!
Le petit coup de frisson me fait esperer que cette montée ne termine jamais..
Je me régale!!


J'arrive en haut du mont Ezkaurre, le vent est très fort..le solei aussi..je pousse un cri vers la vallée..je suis là, seul, et j'ai réussi!

Ezkaurre, 2050m


Vue de la Vallée de Zuriza, depuis le haut de l'Ezkaurre
La descente sera quand même agréable, malgré la forte inclination, et elle se terminera par un passage en forêt.
Une femme que je dépasserai m'apprendra que Zuriza est une localité très connue pour l'escalade traditionnelle (je pratique l'escalade sportive).
À l'arrivée au camping, je suis crevé mais j'essaye tout de suite d'organiser une journée d'escalade.
Je trouve un secteur oú il y a des voies équipées pour l'escalade sportive et demande au barman si il y a moyen de trouver quelqu'un avec qui escalader. Il se propose lui-même!!
Je réserve donc un jour de plus et attends au camping les autres GRistes..
Mon voisin de camping, Kike, est super sympa et on discutera pas mal de montagne toute la journée.
Enfin, presque 4 heures après moi, arrive le reste de la compagnie. Je m'étais préoccupé qu'il leur soit arrivé quelque chose car le parcours était compliqué, mais tout s'était bien passé.
Le soir, le barman vient me chercher dans le camping pour m'annoncer qu' il ne pourra pas escalader avec moi le jour suivant. Pas grave, j'annule la réservation pour le jour successif et mes programmes d'esclade. Je reprendrai la route, mais pas avant d'avoir passé une grasse matinée dans mon hamac!

Le parcours prévoit de monter au Collado de Petraficha, la montée est dure sous le soleil qui cogne et une fois en haut j'en prends plein les yeux: la vallée que je viens de quitter et celle que je vais bientôt explorer sont magnifiques..








Collado de Petraficha


La Vallée de Zuriza



En bas, la déviation pour Selva de Oza

J'ai prévu de faire une autre variante qui, au lieu de faire Zuriza - Oza et ensuite Oza - Candanchú ajoute un jour, fait un détour et prévoit Zuriza - Selva de Oza, Selva de Oza - Lizara et Lizara - Canfranc (pour ensuite retourner à Candanchú).
J'arrive en fin d'après-midi à Selva de Oza avec Manolo, j'aurai pris le temps de parler avec un suédois qui vit à Pamplona et qui parcourait 4 jours le long du GR 11.
Au bar de Selva de Oza, on discute avec deux Galiciens très accros à la Nature et on restera avec eux jusqu'à la nuit, où chacun trouvera son propre emplacement pour dormir..j'aurai placé ma tente juste à coté de la rivière.
Le matin suivant c'est reparti! 7h du matin et en route pour Lizara!
La montée est rude, dans un bois de pins, et j'arrive enfin au Refuge de Gabardito.


Ensuite ça continue à monter.
L'objectif est, après 1400m de montée, le Cuello de lo Foratón (2050m).



La cabane de Dios Te Salve offre un dernier abri avant le Col..



Ensuite c'est la traversée d'une grande prairie peuplée par un imposant troupeau de vaches..


 Je passe à coté du troupeau en essayant de ne pas déranger les animaux, mais quelques uns fuyent quand même quand je passe à 10m d'eux.
Tous, sauf un petit veau, très curieux..il est adorable et on restera une dizaine de minutes l'un en face de l'autre..sans avancer ni reculer..en contemplation..


L'arrivée au Cuello de lo Foratón me permet de revoir Angela, qui était assise avec des sacs-à-dos.
Elle attendait Germán qui était en train de faire l'ascension du Bisaurín (2670m), juste en dessus du col.
Tout le long de l'étape je me suis demandé si j'en aurais fait l'ascension, mais le fort dénivelé du jour (1400m) m'avait fait penser qu'en fait c'était pas possible.
Mais une fois trouvée une solution pour monter sans mon sac, et pris par l'euphorie de grimper ce sommet si joli, je pars à l'attaque, ma gourde dans la poche!!





L'arrivée en haut me donne un énorme bien-être accompagné d'une vue sans égales..

je rencontre Germán au sommet
On redescend ensemble et marche en direction du Refuge de Lizara.



On y passera la nuit, parmi d'autres montagnards (le Refuge coincide avec une autre route de randonnée, la Senda de Camille) et je connais deux randonneurs de Bilbao très sympas,avec lesquels on a une agréable discussion.
Le soir je dîne avec tout le monde au resto du refuge, avec mon repas végétarien et sans gluten qui m'a été préparé exprès.
C'était pas mal mais les quantités n'étaient pas adaptées à l'effort monstre que je demande à mon corps.
Et mon régime spécial était respecté mais les plats improvisés n'étaient absoluement pas complets.

Le jour suivant j'aurai très faim et je me sentirai faible, mais l'arrivée à Canfranc et à ses services dignes d'une ville "normale" me premettront de récuperer les forces, en mangeant à mon gré et surtout en prenant un jour de repos pour pouvoir gérer mes affaires, le blog, finir de prendre des notes sur le reste du GR 11, organiser le temps qui me reste pour prévoir la visite de Mariona et Miki, qui viendront a mi Juillet, de Greta qui viendra a fin juillet et la toute dernière nouvelle: de Roberto, mon pote italien avec qui j'ai traversé l'Australie en van, qui me propose de venir marcher avec moi au mois d'août!!









Plein de choses qui migeôtent, on verra bien ce qui se passera.
Pour l'instant je profite de ce magnifique parcours qui me plaît chaque jour un peu plus et me prépare à la partie la plus haute des Pyrenées Espagnoles..avec tous les sommets les plus hauts desquels je veux réaliser l'ascension.

Qu'on est bien, à la montagne!!

Séb

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