lunedì 25 maggio 2015

Enfin la montagne!

Campiello, le 23 Mai 2015

3 jours de marche en Asturias.

Les meilleurs jusqu'à présent.

Depuis mon entrée dans le Principado de Asturias je ne fais que de rester bouche béé devant le spectacle duquel je suis l'unique spectateur.. Galicia est très jolie et je suis sûr qu' elle a plein de monde qui en apprécie comme il le faut ses nombreuses qualités..
Mais, sans vouloir vexer personne, ce n'est pas pour moi.
Au moins..je l'ai traversée avec plaisir, en ai apprécié l'hospitalité, les produits locaux, les gens..mais comme il est maintenant clair je crois, j'ai un PETIT penchant pour la montagne, voilà pourquoi les trois dernières étapes m'ont tellement plu..
Enfin ça monte, enfin des vues à 360 degrés, enfin de la transpiration qui goutte copieusement de mon front pendant que j'essaye de ne pas me fouler une cheville sur les chemins de montagne..
Il est hors de doute que celui ci soit le milieu dans lequel j'aime avancer, les difficultés que j'aime affronter..
Hier le parcours prévoyait de redescendre à 200m au niveau d'un très joli barrage, ensuite le rêve : 800m de montée sans arrêt, dans une forêt de pins, avec cette odeur caractéristique qui me rappelle le midi français.








J'arrive en haut, non sans en baver un peu quand même (je rappelle ici que chaque pas je le fais pour moi mais aussi pour "The Monster", avec son lourd poids synonyme de liberté)..


Le vent souffle fort en haut, la présence de nombreuses éoliennes en est la preuve (un pèlerin m'a dit qu'il y a du vent car ces gros ventilateurs sont allumés..quand ils les éteignent le vent cesse..).
Je redescends d'une centaine de mètres et traverse un village de quelques maisons, où je dois exclamer fort un "Hola !!" en face de la seule fenêtre ouverte pour que ses habitants sortent et m'aident à solutionner mon problème de carence d'eau.



 Je rejoins donc Berducedo après 1100 mètres de montée et plus de 600 de descente.


Le repos est indispensable car chaque jour c'est reparti.
Mais pas avant avoir échangé avec ceux qui partagent l'auberge avec moi.  
J'en sortirai avec un superbe itinéraire qui me permettra de passer par le Parque Naturel des Picos de Europa, en faisant une déviation du Camino del Norte.

L'étape suivante comprend la variante dite "de los Hospitales", qui m'avait été conseillée plus tôt par des pèlerins, qui l'avaient décrite comme magnifique si tu as de la chance d'y passer un jour où il fait beau..


J'ai eu de la chance ??


Je passe la journée entière en relation intime avec les reliefs qui m'entourent et la végétation qui les recouvre. Je me sens pour la première fois faire partie du décor, prendre ma place parmi ces pierres, ces feuilles, ces fleurs..



Je serre virtuellement et affectueusement à moi ces lointaines courbes que forme l'horizon, dont les parfaites proportions me font penser à une jolie femme..





Une fois monté au sommet, à Puerto del Palo (1140m, je me trompais au sujet du point le plus haut du Camino..), je prends la déviation qui me fera prendre la variante.

Le chemin suit de douces crêtes balayées par de forts vents et jamais de ce voyage la vue n'a eu autant de liberté de se promener..







Ça monte doucement, les indications du parcours sont de petits poteaux en bois..
Je ne peux me retenir, je hurle ma joie à une vallée entière..



Une forte énergie me remplît..
L'effort physique devient plus facile à soutenir.
Dans ces conditions je peux avancer des jours entiers..ici c'est chez-moi..



Je recouvre de bonnes ondes les personnes qui comme moi ont eu la chance de participer à cette magnifique représentation de la grandeur et de la puissance des éléments naturels..

J'abandonne le chemin tracé pour aller tout en haut.
Je crie à nouveau.
Une énergie ancestrale coule en moi.

Maintenant des troupeaux de vaches partagent avec moi ces paysages.
Je me surprends d'ailleurs à les trouver, assises, en train de fixer l'horizon..


Je vois un point noir dans le ciel, au loin.. Je sors mes jumelles et essaye de comprendre à quel rapace j'ai à faire.
C'est là que de ma droite apparaît majestueuse une mère faucon, énorme, suivie de trois petits.. Le dernier prend le temps d'étudier ma silhouette du haut, en tournant plusieurs fois autour de moi.. 
Des perles se forment entre mes paupières..


Je suis reconnaissant à la vie de me faire participer à ce spectacle, heureux d'être ici, d'avoir suivi cette voix qui m'a demandé de tout quitter pour parcourir de mes propres forces les endroits naturels les plus beaux..
J'ai mérité par la sueur ces émotions que des pixels ne peuvent pas reproduire.



Pendant que je vis ça, ma famille est réunie pour le mariage de mon cousin Benjamin, et j'aimerais tant être avec eux, mais c'est le prix à payer pour être ici.. Les personnes que tu aimes sont toutes loin..

Le mieux que je puisse faire est d'enregistrer une vidéo et essayer de leur faire parvenir. Et faire un appel vidéo avec toute la famille réunie. Cela devient ma mission du jour.

En redescendant vers la civilisation, je croise un couple d'allemands. On prend 10 minutes pour discuter avec plaisir et passion de nos projets de marche.
Elle me dit que malgré qu' elle ne soit pas croyante, elle priera pour moi une fois arrivée à Santiago, pour que je puisse accomplir mes rêves, pour que je puisse arriver si loin comme je le souhaite.
Ça me fait très plaisir.
Personne peut comprendre mes projets de voyages à pied comme le peuvent ces pèlerins qui sont dans une aventure similaire..
La borne de la déviation (je l'avais à la fin)

Le premier village, Borres, où j'aurais dû terminer ma journée de marche, n'a pas de points d'accès à internet, je continue donc 4 autres km (30 y passeront au total, avec un dénivelé positif de 600m et un négatif de 1050m) jusqu'à Campiello.
Ici il y a internet mais la lenteur de la connexion me fait passer des heures entières de tentatives pour ne réussir qu' un très rapide appel au portable, pendant lequel on prend rendez-vous pour demain à midi, pour un appel vidéo avec toute la famille.
Je profiterai de la présence d'une ville un peu plus grande sur mon chemin, Tinéo, où sans doute la connexion me permettra de participer l'espace d'un moment à ce joyeux événement.
D'agréables conversations avec les pèlerins qui occupent la même auberge que moi rempliront tous les espaces libres de l'après midi.

Quelle journée intense! Le coeur battant encore fort, les pieds gonflés et le sommeil augmenté par le vin espagnol avec un très bon rapport prix-qualité, je m'apprête à passer une autre nuit rythmée par les ronflements de plusieurs pèlerins crevés de fatigue..

Buenas noches, Asturias..

Voilà les photos que j'ai prises depuis Santiago!!


En quittant Santiago







 L' emplacement de ma tente le premier jour

Vers Melide













Vers Lugo


Ma tente le deuxième jour


Coucher de soleil dans la tente








Lugo













Vers Fonsagrada









Fonsagrada

Vers Grandas de Salime


Le passage en Asturias

Petit moment de repos dans une chapelle


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