martedì 19 maggio 2015

Les deux premières nuits après Santiago..

San Román da Retorta, le 17 Mai 2015

J'ai enfin le temps d'écrire, car depuis quand j'ai quitté Santiago j'ai beaucoup marché et j'ai passé deux nuits en tente, avec le temps important que prend chaque opération, même la plus simple, quand elle est exécutée en milieu naturel, dans d'espaces serrés et avec un faible matériel, peu de provisions et très peu d'eau.

La première nuit, caché entre les châtaigners, a été pour moi d'une intensité émotionnelle éblouissante, et je me suis retrouvé à écrire une lettre en larmes.. J'ai passé une bonne nuit mais ma paresse avait fait que je ne déroule pas mon matelas. J'ai commencé à avoir un peu froid dans la nuit mais jamais trop..
Au réveil j'étais quand même en forme, malgré l'intensité de mes pensées et les directions qu'elles prenaient (difficile de gérer ses propres pensées lors de longues périodes de solitude dans la nature).
J'ai donc attaqué le Camino, à l'envers , et traversé les campagnes des alentours de Santiago en direction de Melide, où le Camino Francés, vraie autoroute fortement trafiquée, se sépare du Camino Primitivo, le premier chemin, le plus compliqué, le plus beau, le mien..

Je voulais répéter ou améliorer la distance parcourue le jour avant, de 30 km.
En plus hier j'avais quitté Santiago à 12h car j'avais cherché, sans résultat, un autre chargeur solaire, car le mien a déjà eu un accident.. et là je quittais ma tente à 7h30.
J'arrive à Melide et la chaleur de la journée guide mes pas jusque dans un petit supermarché, où j'achète une barquette de glace à la vanille, que je mangerai assis sur un banc devant la cathédrale. Quel plaisir ! 
Mon petit moment gourmandise terminé, je fais la connaissance de Denis, un français qui en est à son 19ème pèlerinage..bizarre, car dans la matinée j'ai croisé une vieille dame hollandaise  qui avançait à peine, par de petits pas, et elle m'avait annoncé être en train de faire son 19ème pèlerinage. Irma est le nom de cette adorable dame qui vit en Inde, à Varanasi, où elle s'occupe de enfants handicapés. Elle avoue que maintenant le chemin est surtout une purification de ses poumons de l'air très pollué du lieu où elle vit, ce lieu sur les bords du Ganges où la spiritualité est vécue de manière si intense..
Je salue Denis et m'aventure sur le Camino Primitivo, et après un total de 35 km je plante ma tente sur un plan le long d'une montée. Je suis entouré de jolies fleurs rose et dans ce cadre idyllique je prépare d'abord mon dîner (risotto asperges et un super bon fromage local, le "queso tetilla", dénommé ainsi pour sa ressemblance avec un sein féminin), et ensuite je suis spectateur de l'énième fois où le soleil prend son congé en faveur de la Lune.
Le seul point "négatif" était un fort vent, qui a continué tout au long de la nuit..

Le matin suivant, suite à la rosée qui s'était formée sur ma tente, j'ai du attendre deux heures qu'elle sèche, avant de pouvoir la plier.
En partant je me rends compte que je ne suis pas autant en forme que les jours précédents.
À mon passage à San Román da Retorta, après à peine 20km de route, je prends la sage décision de passer la nuit dans l'auberge publique..
Ici j'ai la chance d'avoir, pour le prix d'une nuit en auberge publique (6€), l'entier dortoir pour moi seul !

Je profite donc de ça pour faire toutes ces opérations qui sont compliquées een "extérieur", à savoir me doucher, laver mes affaires, me raser, cuisiner pour deux jours.. et me reposer sur un vrai matelas !

Mes pensées vont à ces personnes que j'ai croisé, au fur et à mesure que je m'éloignais de Santiago..leurs visages, leur joie, leur souffrance, quand ils étaient si proches de la conclusion de leur pèlerinage.
Le fait de marcher contre-courant (on m'a appelé saumon..) me permet d'assister à toutes ces histoires personnelles et c'est souvent que je m'arrête et discute avec eux, pour connaître leurs histoires, la raison de ce pèlerinage..je prends le temps de rassurer ceux que je vois en difficulté et échange des mots d'amour pour la Vie avec les plus euphoriques.
Deux d'entre eux m'ont particulièrement marqué : un espagnol de plus ou moins mon âge, invraisemblablement gentil, qui a adoré mon projet de marche et qui dégageait une très intense énergie d'Amour, et un franco-hollandais très sympa qui parlait comme moi plusieures langues et avec lequel j'ai agréablement discuté pendant une dizaine de minutes et partagé le peu de fruits qui me restaient.

Ils avaient en commun une chose que j'apprécie beaucoup et pratique aussi : ils arrivaient en chantant, seuls et souriants !

Je me couche donc un peu préoccupé pour la "faible" prestation de marche, en souhaitant que ce ne soit que une journée isolée de baisse de forme..

Buenas noches, Galicia..

Séb

Nessun commento:

Posta un commento